mardi 15 mars 2016

The red monkey dans John Wesley Harding de Joe Daly

Il y a de cela quelques temps, j'avais parlé du troisième volume de Dungeon Quest de Joe Daly. L'hypothétique suite se faisant toujours attendre, mais voulant en connaître un petit peu plus sur cet auteur, je me suis procuré "The red monkey dans John Wesley Harding", sorti en 2009, soit la même année que le premier tome de Dungeon Quest, avec lequel il possède quelques traits en commun, bien que se passant dans un contexte totalement différent.

Dave, alias The Red Monkey (car il est roux et a des pieds assez étranges) est dessinateur de bande dessinée, un peu glandeur. Quand son pote Paul lui propose de partir à la recherche d'un capybara (une espèce de croisement entre un hamster et un castor sans queue originaire d'Amérique du Sud) nommé John Wesley Harding, il n'hésite pas une seule seconde. Cette traque les mènent dans un marais qui semble s'assécher, alors qu'un complexe immobilier se développe alentour. Dave et Paul vont alors tout faire pour essayer de comprendre ce qu'il se passe et exposer au grand jour ce qu'ils pensent être une énorme magouille politico-économico-cryptique (rayer la mention inutile).

Derrière ce titre aussi long qu'énigmatique - faisant référence au nom du capybara qui lui-même fait référence au titre d'un album de Bob Dylan qui lui-même fait référence à un hors-la-loi du Far West - se cache une quête qui se transforme très vite en enquête un tout petit peu barrée.. Le John Wesley Harding n'étant presque qu'un mcguffin, puisque Dave et Paul vont passer plus de temps à dénouer les fils de l'intrigue qu'à vraiment chercher l'animal.

Lors de la lecture de Dungeon Quest, je m'étais dit que le trait de Daly faisait clairement penser à du Charles Burns. Là, la couleur y étant sans doute pour quelque chose, l'héritage d'Hergé est clairement revendiqué (en même temps, Charles Burns a aussi rendu hommage à Hergé surtout avec sa dernière trilogie). Dave ressemble à un Tintin un peu flétri, Dave à un Capitaine Haddock sous drogue, sans parler du masque de Picaros que l'on retrouve à la fin.

Descendant donc de la ligne claire, le dessin est agréable, même si un peu statique par moment et pas très vivant par moment. Quoi qu'il en soit, cela ne pose pas trop de problème à la lecture, si tant est que l'on soit pris par le récit.

Car, pour ce qui est de l'histoire, il y a deux options : soit, malheureusement, on n'a pas réussi à se mettre dans l'ambiance, la faute à ce qui pourrait s'apparenter à des lacunes de l'auteur (le dessin pas toujours au top, l'intrigue qui traîne un peu au début), et l'on repose le livre après quelques pages en se demandant que diable était-on venu faire dans cette galère (ayant presque abandonné dès le début, je peux comprendre).
Soit on se lance à fond avec Dave et Paul à la poursuite de John Wesley Harding, dans l'exploration du marais, en partant à la rencontre de personnages assez bizarres et l'on passe un agréable moment en leur compagnie, à démêler le vrai du faux ou le faux du vrai, en se demandant quelle hypothèse est la bonne : la plus farfelue ou la plus terre à terre.

Quoi qu'il en soit, même si l'on passe un agréable moment déjanté avec Dave, Paul et les autres, en refermant le livre, on se dit qu'on ne le rouvrira pas avant longtemps, voire jamais... Dommage, car avec un petit quelque chose en plus, cela aurait pu être différent. 


Note : 11/20

The red monkey dans John Wesley Harding de Joe Daly
L'Association / 2009
ISBN : 978-2844142955
80 p. / 20,30€

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