mardi 10 avril 2018

Cap'tain Swing 288

Hosanna ! Voici venue l'heure de ma traditionnelle chronique mensuelle du dernier des Mohicans des petits formats, notre bien aimé Cap'tain Swing ! Celle-ci arrive un peu plus tard que d'habitude, la faute au calendrier qui a fait démarrer le mois un dimanche. Mais cela n'est pas très grave, puisque j'ai enfin pu mettre la main sur la publication en fin de semaine dernière. J'ai donc pu prendre mon temps ce weekend pour la lire et vous livrer aujourd'hui mes impressions dessus.

L'épisode de ce mois d'avril s'intitule "Trahison !". Alors que Cap'tain Swing, accompagné d'Hibou Lugubre, Mister Bluff et d'une poignée de Loups de l'Ontario, s'apprêtent à prendre d'assaut un fort anglais peu défendu, ils sont à deux doigts d'être pris entre deux feux. En effet, les anglais connaissant le plan des américains ont posté des troupes à un endroit stratégique pour les prendre en tenaille, ce qui serait arrivé sans Pouik, le chien de Mister Bluff, qui a flairé les tuniques rouges et ainsi pu donner l'alerte. Ce tel est pris qui croyait prendre raté n'en est pas moins grave pour les américains, car cela signifie qu'il y a un traître parmi eux. Swing décide d'aller rendre visite à leur informatrice, pour savoir à quel moment la "fuite d'information" a pu se produire...

J'ai particulièrement apprécié cette histoire, pour plusieurs raisons. La première étant tout simplement que pour une fois, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser avec l'espionne, Miss Donahue. Tandis que d'habitude, on sait tout de suite à qui on a affaire et qui joue double-jeu (le faciès ingrat des personnages y étant pour beaucoup), cette fois-ci ce n'est pas le cas. Et surtout, on ne sait qu'à la toute fin pourquoi celle-ci a agit ainsi. Deuxièmement, j'ai trouvé les personnages secondaires, dont l'oncle Joe, beaucoup plus étoffé qu'à l'accoutumé. Celui-ci peut même être considéré comme le négatif (photographiquement parlant) de Miss Donahue, car s'il semble être patibulaire et pas très franc au premier abord, il se révélera tout autre ensuite. Enfin, l'histoire, comme d'habitude est vraiment bien ficelée, pleine de rebondissements, d'action et d'humour. Tout cela concoure à nous offrir un très bon épisode, qui pour moi, n'a pas pris une ride.
Les dessins sont toujours aussi efficaces et réussis, même si les visages sont parfois un peu bâclés et déformés, celui des femmes malheureusement plus que les autres. (À moins que les très fins et délicats se prêtent plus mal à l'à peu près que ceux des mâles). Quoiqu'il en soit, les dessins servent parfaitement l'histoire et sont très dynamiques. Que demander de plus pour une série comme celle-ci ?

L'épisode du mois a pour titre "Le mariage de Robin Hood". Tandis que tout monde s'affaire dans la Forêt de Sherwood afin que tout soit prêt pour le mariage de Robin Hood et Maid Mariane, les compagnons de Robin détroussent un normand qui s'en allait livrer du vin à Sir Guy de Gisborne, le shérif de Nottingham. Lorsque celui-ci apprend la nouvelle, il entre dans une rage folle et promet de se venger. Son âme damnée, Behemot, lui propose de convier toutes les fines lames normandes du royaume à Nottingham pour donner l'assaut à Sherwood, sous couvert d'une invitation à un tournoi. Dans le même temps, Gisborne décide de jouer un tour aux brigands en mettant un puissant somnifère dans une barrique de vin qu'il fera convoyer à travers la forêt, afin qu'elle tombe facilement entre leurs mains. Ce faisant, il espère que tous les compagnons de Robin, ainsi qu'Ivanhoé, tomberont dans le piège. Il n'aura alors plus qu'à les cueillir endormis et ainsi retrouver un peu crédit auprès du roi Jean...

J'ai trouvé cet épisode très intéressant, même si j'ai la sensation qu'ici la série est retombée dans un de ces principaux travers, à savoir le déséquilibre narratif. Alors que l'épisode s'intitule "Le mariage de Robin Hood", on n'assistera pas à celui-ci. Il ne sera évoqué que brièvement dans l'une des dernières cases de l'histoire. Pas que cela m'intéresse plus que ça de voir Robin et Mariane échanger leurs vœux, mais je trouve que nommer ainsi l'épisode est un peu dommage ("Le stratagème de Gisborne" ou "Le vin empoisonné" aurait mieux convenu). Mais j'ai l'impression que le scénariste, pris dans son élan, s'est souvenu au dernier moment du titre du récit et à pondu trois lignes dessus, qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe après coup.
C'est d'autant plus dommage que l'histoire est vraiment bien menée par ailleurs. Pour une fois, les ennemis d'Ivanhoé font un peu preuve de réflexion et mettent en place un stratagème qui a toutes les chances de réussir. D'autant plus dommage, encore, que l'histoire est pleine de rebondissements et d'humour qui passe plutôt bien pour une fois (le coup de la cloche de l'ermitage de Frère Tuck est plutôt réussi en tant que running gag). 
Quoiqu'il en soit, mis à part ce petit foirage au niveau du calibrage, on retrouve ici tout ce qui fait le charme d'Ivanhoé et son intérêt : le scénario est très prenant (à tel point que l'on en oublie presque que ce pauvre Robin doit se marier à un moment),  les dessins sont magnifiques (les arbres de Sherwood sont de toute beauté, les visages toujours aussi réussis), même les rares scènes d'action sont très vivantes. Bref, un très bon épisode, malgré le gros raté évoqué plus haut. Dommage, mais vivement le prochain épisode malgré tout !

Comme de coutume, un peu de rédactionnel complète ce numéro. Nous avons le droit ce mois-ci à la première partie d'un dossier intitulé "Histoire coloniale de l'Amérique du nord", que je n'ai  bien évidemment pas lu.
Enfin, nous retrouvons en trois' de couv', deux strips humoristiques. Il s'agit ce mois-ci de Tom Kuss de Jo Hell et Dominik Vallet, ainsi que de Fishman de Romain Gondy et Dominik Vallet. Les deux histoires se laissent lire, mais ne cassent pas trois pattes à un canard (surtout le strip de Fishman). Mais cela fait tellement plaisir de voir que ces séries sont au rendez-vous, que je ferme un peu les yeux sur la qualité.

En conclusion, j'ai encore passé un très bon moment avec ce nouveau numéro de Cap'tain Swing, les deux histoires étant de très bonnes qualités (scénario et dessins). Par ailleurs, le bulletin d'abonnement étant toujours présent dans les pages intérieures, j'ai bon espoir que le titre contenu bon an mal an sa parution. Seul l'avenir nous le dira. Je vous donne rendez-vous dans un mois pour la chronique du numéro 289 de ce bon vieux Cap'tain Swing !

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